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Photo du rédacteurEquipe AMSAM

Ça slam pour les seniors de l’AMSAM !

Pendant 6 mois, deux slameurs de l’association « Les Ateliers Slam.com » ont posé leurs bagages à la Résidence Autonomie Les Acanthes de l’AMSAM. A un rythme hebdomadaire, Nadège dit "Blanche-Neige" et Stéphane dit "Le Mime Marteau" ont pris soins de nos résidents qui n’ont pas hésité à s’ouvrir dans le cadre de l’exercice.


(Marité, résidente des Acanthes, accompagnée de la slameuse Blanche-Neige).


« Le slam est un courant d’écriture. C’est une poésie moderne qui prône la liberté d’expression, le partage, l’oralité ». C’est ainsi que Blanche-Neige, slameuse professionnelle de l’association Les Ateliers Slam.com définit ce courant. « Pour slamer, il y a trois règles à respecter » complète son acolyte le Mime Marteau. « La prestation ne doit pas dépasser trois minutes, aucun déguisement ou accessoire n’est autorisé, et surtout, nous n’utilisons qu’un seul instrument : la voix ».

Agrégés par l’Education Nationale, les slameurs ont l’habitude de s’arrêter dans les écoles, mais aussi dans des cadres un peu moins scolaires comme les EPHAD ou les résidences pour personnes âgées.


« Lorsque l’on est face à un public de seniors, nous devons aborder les choses différemment »explique Blanche-Neige, ou Nadège de son vrai nom. « Au départ, nous n’étions pas dans l’idée d’écrire des textes. Nous les avons orientés sur la parole, sur l’oralité. Nous voulions qu’ils s’ouvrent, qu’ils parlent, qu’ils s’expriment avec les autres résidents autour de la table. A ce moment-là, nous travaillons la communication mais aussi la mémoire ».


C’est avec son arme favorite, l’humour, que Nadège est parvenue à emmener les seniors des Acanthes dans son monde. « Je voulais les intéresser, attirer leur attention. J’ai donc joué sur une phrase un peu potache qu’ils ont adoré ! Ils l’ont retranscrite pour créer une deuxième phrase, puis une troisième, et ainsi de suite. Le ton était donné ! Ils m’ont alors accordé leur confiance et nous avons travaillé dans une très bonne ambiance pendant 6 mois ».


Au fil des séances, les résidents sont de plus en plus à l’aise. Crayon en main, ils s’ouvrent, se rappellent, et immortalisent leurs souvenirs sur le papier.


« Ce sont leurs mots à eux » insiste Nadège. « Je n’ai pas changé une virgule ! Ce sont leurs souvenirs, leurs idées, leurs mots ».

La dernière séance de l’atelier prend la forme d’un grand oral pour les seniors. Chacun leur tour, ils se livrent. Parfois ce sont des très de caractère qui surgissent : « Si j’étais une partie du corps, je serais la langue parce qu’on s’en sert beaucoup. Les femmes sont bavardes, moi je suis tranquille… J’veux qu’on me foute la paix ! ». Parfois, c’est le souvenir d’une reconnaissance au travail qui fait surface : « Fin de l’année 2002, je reçois une montre encore, cette montre représente 30 années de travail. Je suis parti au bout de 38 ans de respect et de confiance. Mes collègues m’ont offert une montre pour mon départ, mais elle n’aura jamais la valeur de celles reçues par mon employeur ». Ou parfois, l’exercice se résume à une simple volonté de faire passer un message : « Aujourd’hui, j’ai 96 ans. Je suis ici et je m’y trouve bien ! Je me suis fait des amis, et les amis, ça compte… ».


Le slam, ce sont des textes forts. A la Résidence Les Acanthes, cet art aura permis aux résidents de mieux se connaitre, de se rapprocher, et aussi de leur rendre une certaine légitimité en tant que personnes.


« Pour nous, c’était une curiosité » assure Yves, 70 ans, résident des Acanthes. « Le slam nous a permis de nous épanouir et surtout, nous nous connaissons bien mieux maintenant entre résidents ! Nous nous sommes livrés, nous avons partagé des souvenirs de notre vie, et ça, nous n’aurions jamais réussi à le faire sans le slam ».


Propos recueillis le lundi 2 décembre 2019






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