Jean Lapeyre, du haut de ses 88 ans, a connu beaucoup d’événements dans sa vie. Mais l’une des choses dont il se rappelle particulièrement, c’est sa rencontre avec Anne Morgan. Il avait alors 15 ans, au sortir de la seconde guerre mondiale.
(Jean Lapeyre, avec une photo de lui entrain de faire sa « Promesse », l'engagement solennel que les scouts prononcent devant leurs pairs pour marquer leur adhésion à la loi et aux valeurs des scouts).
« C’était juste après la guerre, en 1946. A cette époque, j’avais 15 ans et j’étais chef de la patrouille des cerfs. Tous les étés, les scouts de Soissons dont je faisais partie, rejoignaient ceux de Vic-sur-Aisne dans les baraquements de l’Entraide de l’Aisne.
Nous connaissions tous Miss Morgan. Nous savions tous ce qu’elle avait fait pendant la première guerre. D’ailleurs, c’était la marraine des scouts de Vic et de Soissons ! C’était un grand événement de l’avoir parmi nous. Elle a atterri en avion, à bord d’un Piper Club, à Attichy. Accompagnée de Miss Dhalgren (alors présidente du Comité Américain de Secours Civil, ndlr), elles ont passé toute l’après-midi avec nous.
Elle ressemblait parfaitement à sa grande photo de portrait accrochée au musée Franco-américain de Blérancourt. Nous étions très intimidés par la présence de Miss Morgan. Elle inspirait le respect, la dignité. Elle était très charismatique, d’autant plus qu’elle portait l’uniforme militaire.
Pour moi, Miss Morgan, c’était une américaine formidable. Je retiens avant tout son amour pour la France. C’était une brève entrevue, mais elle m’a beaucoup marquée, et je n’étais pas le seul… ».
Propos recueillis le lundi 23 septembre 2019.
Comments