Samedi 23 novembre, l’AMSAM, aux côtés d’autres partenaires, a participé à une journée d’action visant à dénoncer les violences faites aux femmes. Cette journée, pilotée par Coallia, a été l’occasion d’investir le Tribunal de Grande Instance de Soissons et de participer à une marche solidaire dans les rues de la ville.
(Plus de 150 personnes, hommes, femmes, enfants, ont participé à la marche solidaire pour la lutte contre les violences faites aux femmes – Photo prise rue Saint-Martin à Soissons).
Dans toutes les villes de France, le samedi 23 novembre a été le théâtre d’actions, de manifestations et de sensibilisations face aux violences faites aux femmes. A Soissons, le Tribunal de Grande Instances a ouvert ses portes au public, en présence d’Isabelle Seurin, Présidente du Tribunal, du procureur de la République et de magistrats.
Cette journée s’organisait en deux temps. A partir de 10h, les portes du Tribunal étaient ouvertes pour accueillir le grand public. A 14h une marche solidaire s’organisait au départ de deux centres sociaux : celui du quartier de Presles et celui du quartier de Saint-Crépin, à Soissons.
Ebollo MBoudo, chef du service Hébergement d’Urgence et Insertion chez Coallia s’exprime à ce sujet : « Coallia coordonne cette journée à la demande de Madame Nadine Lombardie, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité. C’est une demande de l’Etat. Notre mission est d’animer le réseau des partenaires engagés dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Aujourd’hui, nous avons des représentants des forces de l’ordre, du parquet, des services sociaux, il y a des gestionnaires d’hébergement d’urgence comme l’AMSAM, des centres sociaux, des structures de soins, etc. Il s’agit d’une journée de sensibilisation sur une thématique grave. Le féminicide est en hausse. Aujourd’hui, une femme meurt tous les deux jours en France à la suite de violences conjugales. Il est donc essentiel de mettre en place des moyens, des outils et des actions pour sensibiliser sur la question ».
Différents stands étaient installés au Tribunal sous forme de pôles : un pôle santé, un pôle social et un pôle justice auquel Daniel Leitao-Louro, Directeur du Pôle justice de l’ARILE participait : « Protéger les victimes, c’est aussi prendre en charge les auteurs des violences. Pour les accompagner, les équipes de l’ARILE interviennent sur trois axes : l’éloignement des auteurs du domicile conjugal, le respect du suivi judiciaire via l’ordonnance délivrée par le juge, et le suivi psychologique. Il s’agit d’un accompagnement social, éducatif, judiciaire et psychologique. Sur le département de l’Aisne, nous disposons de 10 places pour les auteurs. Huit places pour les hommes, deux pour les femmes. Aujourd’hui, 9 places sur 10 sont prises ».
A l’AMSAM, la question des violences conjugales est aussi d’actualité : « Il arrive que, dans le cadre d’une séparation avec leur conjoint, des femmes victimes de violences conjugales soient accueillies dans l’un de nos hébergements d’urgence »explique Peggy Servain, éducatrice spécialisée au Centre d’Hébergement d’Urgence Le Clovis. « Souvent, ces femmes victimes de violences, qu’elles soient psychologiques ou physiques ne s’en rendent pas compte. Notre rôle est de leur faire prendre conscience de la gravité de la situation. Nous les accompagnons alors dans leur démarche et nous occupons de la mise en relation avec le réseau ».
« C’est un sujet qui concerne tous les acteurs de la société, et surtout les acteurs sociaux » explique Christophe Hervillard, Educateur coordonnateur à l’AMSAM. « L’AMSAM est amenée à travailler avec des victimes mais aussi des acteurs de violences. Notre place dans le réseau permet de mieux les accompagner ».
La journée s’est conclue par une marche solidaire, au départ de deux centres sociaux. Dans une ambiance très familiale, les deux groupes, composés de femmes, d’hommes et d’enfants se sont retrouvés devant le Tribunal, un choix délibéré pour que la place de la Justice soit bien mise en lumière dans cette lutte et dans la répression des auteurs de violences conjugales.
Propos recueillis le samedi 23 novembre 2019.
3919 : Chantage, humiliation, injures, coups... Les femmes victimes de violences peuvent contacter le 3919. Gratuit et anonyme, ce numéro de téléphone qui a un rôle d'écoute, d'information et d'orientation est accessible 7 jours sur 7 (de 9h à 22h du lundi au vendredi et de 9h à 18h les samedis, dimanches et jours fériés).
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