Au service des personnes directement à leur domicile, Jessica et Maryline, respectivement Aide-Soignante et Auxiliaire de Vie Sociale pour l’AMSAM, nous font part de leur quotidien sur le terrain depuis le début de l’épidémie.
(Jessica Ribaux (à gauche) Aide-Soignante pour l'Hospitalisation à Domicile de l'AMSAM / Maryline Martin (à droite) Auxiliaire de Vie Sociale à l'AMSAM)
1- Depuis le début de la période de confinement, comment vivez-vous la situation sur le terrain ?
Jessica (Aide-Soignante) : Pour être tout à fait franche, il existe une certaine forme de stress chez chacune d’entre nous. Nous sommes conscients des risques que nous prenons sur le terrain. Le simple fait de sortir et d’aller chez nos patients, c’est prendre un risque. Mais ce risque, nous le prenons volontiers pour assurer la continuité des soins auprès de nos patients.
Maryline (Auxiliaire de Vie Sociale) : Les premiers jours n’ont pas été faciles. Rapidement, l’AMSAM nous a remis des gants et des masques afin de nous protéger et de protéger les personnes chez qui nous intervenons. Le gel hydroalcoolique faisait déjà partie de notre quotidien bien avant la période de confinement. Aujourd’hui, les prestations se passent bien, nous n’avons pas encore rencontré de cas symptomatique du covid-19.
2- Cette crise épidémique a-t-elle changé votre quotidien ?
Jessica : Inévitablement. Nous avons beaucoup de travail. Pourtant, nous ne sommes quasiment pas touchées par les arrêts de travail. Nous sommes simplement confrontées à une augmentation de l’activité en raison de la situation sanitaire du pays. Nous avons toujours plus de patients à visiter, donc toujours plus de soins à prodiguer et toujours plus de routes à parcourir.
Notre quotidien, c’est aussi le port des équipements de protection. Des kits de matériel ont été préparés pour éviter les ruptures de stock. Nous disposons toujours d’un masque, d’une blouse jetable et de gel hydroalcoolique au minimum.
Maryline : L’AMSAM nous a transmis des consignes à appliquer au domicile des personnes, notamment en ce qui concerne la désinfection des interrupteurs, des poignées de portes, des téléphones, ou encore des rampes situées sur les lits médicalisés. Nous prenons soin de nous laver régulièrement les mains, encore plus qu’avant !
Depuis le début du confinement, nous faisons beaucoup plus les courses ! Comme les familles ne peuvent plus venir au domicile de leurs proches, les courses sont devenues un point important de notre métier. L’AMSAM a d’ailleurs décidé de réduire les prestations de ménage non indispensables pour privilégier ce type de demandes prioritaires.
3- Comment se portent les patients et les usagers chez qui vous intervenez ?
Jessica : La plupart s’inquiètent pour nous. Ils s’inquiètent de notre quotidien, de devoir aller chez les gens alors que tout le monde reste chez soi pour éviter la propagation du virus. Nous les rassurons beaucoup. Nous parvenons aussi à décompresser avec eux et à dédramatiser car la situation générale les contrarie. Nous bénéficions d’un très grand soutien de leur part ! Nous connaissons bien nos patients puisque pour la plupart, nous faisons partie de leur quotidien depuis des années. Ça les rassure de nous voir ! Ils nous remercient, nous encouragent, ça nous donne des forces.
Maryline : Nos usagers sont inquiets par la force des choses. Ils écoutent beaucoup la radio, ils lisent les journaux, et ils regardent la télévision. Malgré tout, ils ne génèrent aucune appréhension lorsque nous arrivons chez eux. Ils sont même contents de nous voir pour la plupart ! Il faut dire aussi que nous les rassurons beaucoup. Par ailleurs, nos responsables de secteur ont fait en sorte de limiter un maximum le turnover. Ainsi, c’est souvent la même Auxiliaire de Vie Sociale qui se rend au domicile de l’usager.
4- Comment les patients et les usagers réagissent-il face à l’équipement de protection ?
Jessica : Le port du masque rassure nos patients. Nous les encourageons d’ailleurs à porter le masque lorsqu’ils en ont un, surtout si nous avons des suspicions…
Maryline : Avant d’entrer en période de confinement, nous avons vécu des situations où les personnes se méfiaient à notre arrivée, simplement parce que nous n’avions pas de masque. Aujourd’hui, le port du masque permet de rassurer.
5- Quelles relations entretenez-vous avec vos collègues malgré la crise épidémique ?
Jessica : J’ai la chance de pouvoir m’appuyer sur une équipe complice et soudée. Je suis à l’AMSAM depuis 13 ans, je connais très bien mes collègues. Nous nous protégeons, nous nous serrons les coudes et nous faisons de notre mieux au quotidien. Nous avons toutes connues des hauts et des bas, ensemble. On ne baisse pas les bras : la vie est un combat !
Maryline : Nous prenons des nouvelles de chacune d’entre nous. Nous nous appelons, nous nous envoyons des messages régulièrement. Aussi, il y a toujours une responsable de secteur au siège qui nous informe et prend de nos nouvelles très régulièrement. C’est important de se sentir soutenue.
Au quotidien l’AMSAM fait le nécessaire pour recevoir des dotations, des dons et des commandes de masques, blouses, surblouses, manchettes, lunettes, visières et gel hydroalcoolique. La sécurité de nos professionnels, patients et usagers a toujours été une priorité, plus que jamais depuis le début de l’épidémie.
L’AMSAM tient à remercier chaleureusement l’ensemble de ses professionnel(le)s qui, malgré les craintes, les incertitudes et les doutes, répondent présents et apportent leur aide, leur soutien et leur réconfort aux personnes les plus démunies.
Propos recueillis le mercredi 1er avril 2020.
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