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  • Photo du rédacteurFabien Delforge

Covid-19 : Les infirmièr(e)s de l’AMSAM face au coronavirus

Depuis plusieurs semaines, l’AMSAM prend en charge des patients atteints par le covid-19 ou présentant des symptômes liés à la maladie. Mégane Poncelet, infirmière en Hospitalisation à Domicile (HAD), et Gaëtan Kronek, infirmier du Centre de Soins infirmiers (CSI), évoquent leur expérience au contact de nos patients porteurs du virus.

(Mégane Poncelet, infirmière HAD, et Gaëtan Kronek, infirmier au CSI).


1- Depuis le début de la période de confinement, comment ont évolué vos conditions de travail sur le terrain ?


Mégane Poncelet : « Au début, c’était un peu l‘incertitude. Comme tout le monde, nous étions en proie au manque de matériel de protection et au manque d’information de la part du Gouvernement. Malgré tout, nous avons fait le travail. Aujourd’hui, nous sommes bien équipés, mieux préparés. La différence, c’est que maintenant, nous avons des patients qui ont contracté le virus ».


Gaëtan Kronek : « Lorsque nous sommes entrés en confinement, tout était nouveau. Disons que les choses se sont mises en place progressivement. Au CSI, ça fait 3 semaines que nous nous occupons de patients qui ont contracté la maladie ».


2- Vous venez de le dire : Inévitablement, des patients sont touchés par le covid-19. Qu’est-ce que l’AMSAM a mise en place pour vous protéger ?


Mégane : « Tous les jours, l’AMSAM met à notre disposition des kits. Ils sont composés de masques, de combinaisons, de surchaussures, de gants, de charlottes, et de lunettes ».


Gaëtan : « Pour une question de sécurité, une tournée « covid-19 » a été créée. Sur cette tournée, ce sont toujours les mêmes soignants qui interviennent tout au long de la journée afin d’éviter la propagation du virus chez d’autres patients qui n’ont aucun symptôme. Aussi, des véhicules nous sont spécifiquement attribués. Ils sont nettoyés, désinfectés et équipés tous les jours par les services techniques de l’AMSAM ».


3- Quel est le protocole à suivre lorsque vous arrivez chez un patient qui a des symptômes ou qui a contracté le covid-19 ?


Mégane : « Nous enfilons notre équipement de protection à l’extérieur, avant d’entrer chez les patients. Tout a été réfléchi. Les protocoles ne sont pas une découverte pour nous. Nous avons l’habitude de travailler avec des équipements de protection, ce n’est pas l’inconnu. Nous nous adaptons juste à la situation du covid-19.

En HAD, nous venons aussi en renfort des EHPAD et des MAS (Maison d’Accueil Spécialisée). Nous sommes amenées à accompagner les équipes, à les soutenir et à venir en aide aux résidents ».


Gaëtan : « Au domicile, nous opérons une surveillance des patients symptomatiques. Nous y allons deux fois par jour, matin et soir, sur prescription médicale. Le protocole concernant le matériel est très clair. Le matin, lorsque nous sortons du domicile du patient, nous enlevons l’équipement et le plaçons dans un sac DASRI. Nous le récupérons lors de notre second passage, le soir, afin de limiter au maximum tout risque de propagation du virus ».


4- Comment réagissent les proches vis-à-vis du covid-19 et de votre venue ?


Mégane : « Disons qu’ils ne sont pas toujours rassurés de nous voir arriver en « cosmonaute » comme ils aiment à le faire remarquer. L’inquiétude apparait plutôt chez les proches des patients qui ne sont pas atteints pas le covid-19 ».


Gaëtan : « C’est vrai que l’équipement les surprend un peu. Mais au vu de la situation, ils comprennent et le contact avec les proches se passe très bien. Nous essayons de leur faire comprendre qu’ils doivent eux aussi se protéger, adapter les gestes barrières, ou encore porter le masque… Quoi qu’il en soit, ils sont très investis auprès du patient atteint par le covid-19.


5- Quelles relations entretenez-vous avec vos collègues pendant la crise épidémique ?


Mégane : « Nous avons la chance d’avoir une très bonne cohésion d’équipe. Nous sommes très proches. Pour moi, la meilleure thérapie est la parole. C’est pourquoi nous discutons beaucoup entre nous. L’AMSAM a aussi fait en sorte que nous puissions consulter un psychologue par vidéo-conférence, si nécessaire ».


Gaëtan : « Au CSI, nous faisons preuve de beaucoup d’entraide. Les tournées covid-19 sont plus difficiles à aborder psychologiquement. C’est pourquoi nous nous épaulons, nous nous soutenons. La crise évolue et de nouvelles informations nous parviennent au quotidien, mais nous restons motivés ! ».


Propos recueillis le vendredi 24 avril 2020.

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