Dans le cadre de sa Plateforme Promotion de la Santé et de l’Autonomie, l’AMSAM aborde et propose de nombreuses thématiques aux seniors du territoire. Pour la première fois, un atelier mobilité a été ouverts pour leur permettre de mieux adapter leur conduite sur la route. Nadia Imhegri, conseillère mobilité à l’AMSAM, répond à nos questions.
(Nadia Imhegri, conseillère mobilité à l’AMSAM, entourée des seniors qui ont participé à l’atelier mobilité).
Pourquoi la Plateforme a-t-elle décidé d’ouvrir un atelier « Mobilité seniors » ?
Le code de la route est en constante évolution. Ce n’est pas parce qu’on dispose d’un permis de conduire que l’on est en sécurité sur la route. Dans le groupe que j’anime, les seniors ont pour la plupart validé leur permis de conduire dans les années 70. Depuis, le code de la route a énormément évolué ! Il y a des nouvelles lois, des nouveaux panneaux, l’apparition de nouveaux marquages au sol, tant d’éléments qu’ils ne maitrisent pas toujours et qui peuvent les mettre en danger. Malgré tout, ce sont des jeunes seniors ! Ils sont dynamiques, mais ils ont perdu une certaine souplesse, des réflexes, nous constatons une baisse de l’acuité visuelle aussi parfois.
L’atelier leur propose de mieux se familiariser avec la route d’aujourd’hui mais aussi avec leur véhicule. Ce n’est pas parce que l’on vieillit que l’on ne peut plus conduire. Et nous avons 10 séances de 2h pour y arriver.
Comment parvient-on à intéresser un public de seniors sur du code de la route ?
D’abord, ils sont volontaires. Ils sont conscients qu’ils ont un besoin en la matière. D’ailleurs, toutes les places disponibles à l’inscription ont trouvé preneur… Ils savent par exemple que leurs mouvements sont plus longs. C’est pourquoi nous appliquons des exercices pour donner plus de souplesse au cou. L’installation sur le poste de conduite a évolué aussi. Nous leur présentons alors les nouvelles technologies disponibles dans les véhicules (radar de recul, détecteur d’angle mort, limitateur de vitesse, GPS, airbag, etc.) La protection de l’environnement et le partage de la route est font aussi partie des thèmes abordés. Ce sont des sujets qui les interpellent. Nous les accompagnons, les informons et leur donnons des réponses dans l’optique de prolonger la conduite.
Comment se déroule une séance ?
Souvent, je commence par un rappel de la séance précédente sous forme de brainstorming. Nous enchainons sur un sujet et j’évalue leur niveau de connaissance en la matière. Enfin, je détecte les besoins et les manques pour mieux adapter la séance.
Avez-vous remarqué un axe de progression depuis la première séance ?
Les connaissances sont bien meilleures. Ils forment un groupe de 15 personnes ce qui leur permets de s’exprimer facilement et de nouer des liens. D’une semaine à l’autre, leur progression est excellente.
Muguette – Participante à l’atelier : « L’atelier nous permet de nous exprimer, d’échanger sans avoir peur de dire que l’on ne sait pas ou plus. A notre âge, nous sommes certes amoindrit mais nous pouvons encore conduire ! Nous abordons beaucoup de sujets en rapport avec le code de la route que nous ne connaissions pas. J’ai eu mon permis de conduire en 1974. Depuis que je suis inscrite à l’atelier, je suis beaucoup plus attentive sur les routes. Nous profitons de l’expérience de tous. Le fait d’échanger nous permet de se positionner avec d’autres personnes de la même génération. Ça nous rassure et on apprend énormément ! ».
Propos recueillis le mercredi 2 octobre 2019.
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